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Portrait de Rachel et Hannah

Bienvenue sur notre album !

Je m'appelle Rachel, j'ai 8 ans et je vis à Paris avec mes parents et ma grande sœur, Hannah. Pour ses 13 ans, mes parents lui ont offert un appareil photo car depuis qu’elle est toute petite elle rêve d’être photographe. Je ne l'ai jamais vue aussi heureuse. J’ai hâte de pouvoir coller nos photos dans notre album de famille.

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Documents pour la classe

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17 juin 1940 : discours du maréchal Pétain

Le 17 juin 1940, le maréchal Pétain annonce à la radio qu’il veut demander l’armistice à l’Allemagne. Les services de propagande allemands, conscients de l’impact de cet appel sur le moral des troupes françaises, le reprennent immédiatement sous forme de tracts lancés par avion. Près d’un million de prisonniers sont capturés entre cet appel et la signature de l’armistice du 22 juin 1940.

 

Le discours du maréchal Pétain du 17 juin 1940


Discours :

Français !

À l’appel de M. le président de la République, j’assume à partir d’aujourd’hui la direction du gouvernement de la France. Sûr de l’affection de notre admirable armée, qui lutte avec un héroïsme digne de ses longues traditions militaires contre un ennemi supérieur en nombre et en armes, sûr que par sa magnifique résistance elle a rempli son devoir vis-à-vis de nos alliés, sûr de l’appui des anciens combattants que j’ai eu la fierté de commander, sûr de la confiance du peuple tout entier, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur.

 

En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés, qui, dans un dénuement extrême, sillonnent nos routes. Je leur exprime ma compassion et ma sollicitude. C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat.
Je me suis adressé cette nuit à l’adversaire pour lui demander s’il est prêt à rechercher avec nous, entre soldats, après la lutte et dans l’honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités.

 

Que tous les Français se groupent autour du gouvernement que je préside pendant ces dures épreuves et fassent taire leur angoisse pour n’écouter que leur foi dans le destin de la patrie.

 

18 juin 1940 : appel du général de Gaulle

Le 18 juin 1940, le général de Gaulle est à Londres. Sur les ondes de la BBC, il prononce un appel à la résistance invitant les Français à refuser la défaite et à continuer le combat. Le 18 juin, le discours n’a pas été enregistré parce que les techniciens de la BBC étaient occupés à préparer l’enregistrement du discours de Winston Churchill, le Premier ministre britannique. En France, très peu de gens entendent l’appel du général de Gaulle.

 

L’appel du général de Gaulle du 22 juin 1940

 

Discours :

Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement.

Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat.

Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l’ennemi.

 

Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui.

 

Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !

 

Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.

 

Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limites l’immense industrie des Etats-Unis.

 

Cette guerre n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n’empêchent pas qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.

 

Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi.

 

Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.

Demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la Radio de Londres.

 

30 octobre 1940 : discours de Pétain sur la collaboration

 

Quelques jours après avoir rencontré Hitler dans la petite ville de Montoire-sur-le-Loir (Loir et Cher), le maréchal Pétain prononce un discours à la radio et déclare officiellement que la France va collaborer avec l’Allemagne nazie.

 

Le discours du maréchal Pétain

 

Discours :

Français,

J’ai rencontré, jeudi dernier, le Chancelier du Reich. Cette rencontre a suscité des espérances et provoqué des inquiétudes ; je vous dois, à ce sujet, quelques explications. Une telle entrevue n’a été possible, quatre mois après la défaite de nos armes, que grâce à la dignité des Français devant l’épreuve, grâce à l’immense effort de régénération auquel ils se sont prêtés, grâce aussi à l’héroïsme de nos marins, à l’énergie de nos chefs coloniaux, au loyalisme de nos populations indigènes. La France s’est ressaisie. Cette première rencontre entre le vainqueur et le vaincu marque le premier redressement de notre pays.

 

C’est librement que je me suis rendu à l’invitation du Führer. Je n’ai subi, de sa part, aucun « diktat », aucune pression. Une collaboration a été envisagée entre nos deux pays. J’en ai accepté le principe. Les modalités en seront discutées ultérieurement.

À tous ceux qui attendent aujourd’hui le salut de la. France, je tiens à dire que ce salut est d’abord entre nos mains. À tous ceux que de nobles scrupules tiendraient éloignés de notre pensée, je tiens à dire que le premier devoir de tout Français est d’avoir confiance. À ceux qui doutent comme, à ceux qui s’obstinent, je rappellerai qu’en se raidissant à l’excès, les plus belles attitudes de réserve et de fierté risquent de perdre de leur force.

Celui qui a pris en mains les destinées de la France a le devoir de créer l’atmosphère la plus favorable à la sauvegarde des intérêts du pays. C’est dans l’honneur et pour maintenir l’unité française, une unité de dix siècles, dans le cadre d’une activité constructive du nouvel ordre européen que j’entre aujourd’hui dans la voie de la collaboration. Ainsi, dans un avenir prochain, pourrait être allégé le poids des souffrances de notre pays, amélioré le sort de nos prisonniers, atténuée la charge des frais d’occupation. Ainsi pourrait être assouplie la ligne de démarcation et facilités l’administration et le ravitaillement du territoire.

 

Cette collaboration doit être sincère. Elle doit être exclusive de toute pensée d’agression, elle doit comporter un effort patient et confiant. L’armistice, au demeurant, n’est pas la paix. La France est tenue par des obligations nombreuses vis-à-vis du vainqueur. Du moins reste-t-elle souveraine. Cette souveraineté lui impose de défendre son sol, d’éteindre les divergences de l’opinion, de réduire les dissidences de ses colonies.

Cette politique est la mienne. Les ministres ne sont responsables que devant moi. C’est moi seul que l’histoire jugera. Je vous ai tenu jusqu’ici le langage d’un père : je vous tiens aujourd’hui le langage du chef. Suivez-moi ! Gardez votre confiance en la France éternelle !

 

Maréchal, nous voilà !

« Maréchal nous voilà ! » est une chanson composée à la gloire du maréchal Pétain. Cette chanson, qui a été écrite en 1941, ressemble étrangement à une autre chanson dédiée au Tour de France de 1937. Nombreux sont les écoliers de France à avoir chanté cette chanson dans la cour de leur école.

 

Maréchal nous voilà !

 

Une flamme sacrée
Monte du sol natal
Et la France enivrée
Te salue Maréchal !
Tous tes enfants qui t’aiment
Et vénèrent tes ans
A ton appel suprême
Ont répondu « Présent »

 

Refrain :

 

Maréchal nous voilà !
Devant toi, le sauveur de la France
Nous jurons, nous, tes gars
De servir et de suivre tes pas
Maréchal nous voilà !
Tu nous as redonné l’espérance
La Patrie renaîtra !
Maréchal, Maréchal, nous voilà !

 

Tu as lutté sans cesse
Pour le salut commun
On parle avec tendresse
Du héros de Verdun
En nous donnant ta vie
Ton génie et ta foi
Tu sauves la Patrie
Une seconde fois :

 

Refrain

 

Quand ta voix nous répète
Afin de nous unir :
« Français levons la tête,
Regardons l’avenir ! »
Nous, brandissant la toile
Du drapeau immortel,
Dans l’or de tes étoiles,
Nous voyons luire un ciel :

 

Refrain

 

La guerre est inhumaine
Quel triste épouvantail !
N’écoutons plus la haine
Exaltons le travail
Et gardons confiance
Dans un nouveau destin
Car Pétain, c’est la France,
La France, c’est Pétain !

 

Le chant des partisans

Le chant des partisans est l’hymne de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale. Les paroles ont été écrites, en 1943, par Joseph Kessel et Maurice Druon. La musique a été composée par Anna Marly. Ce chant connaîtra un grand succès. Il deviendra le générique de l’émission « Honneur et Patrie » diffusée par la BBC à l’intention des Français. Sur la radio anglaise, le Chant des partisans est souvent sifflé afin de ne pas être repéré et de rester audible malgré le brouillage allemand.

 

Le chant des partisans

 

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme.
Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

 

Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite…

 

C’est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rèves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève…

 

Ici chacun sait ce qu’il veut, ce qu’il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l’ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute…

 

Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh…

 

Témoignage "Je ne courais que pour la Résistance !"

« Je ne courais plus que pour la Résistance… »  Guillaume Mercader habitait Bayeux (Calvados).

Avant la guerre, il était cycliste professionnel. Entre 1941 et 1944, Guillaume Mercader fait semblant de s’entraîner et profite de ses sorites en vélo pour recueillir des renseignements qui aideront les Alliés à préparer le Débarquement. « Pour récolter les informations, je circulais à vélo. C’était facile pour moi. Des agents de liaison me donnaient des papiers que je glissais dans des enveloppes que je plaquais sous mon pull-over de cycliste. Au niveau de l’arrondissement de Bayeux, le repère principal de la résistance était situé au 1 de la rue St-Malo. Là, avec le notaire, nous reprenions les croquis faits par les agriculteurs, pour les replacer sur un plan à la bonne échelle pour le chef d’état-major. Ensuite, à peu près toutes les semaines et toujours à vélo, j’allais déposer à Caen, au 259 rue Saint George, une enveloppe contenant les plans et des renseignements. C’était le responsable départemental, Eugène Melun, ingénieur des ponts et chaussées, qui passait ensuite les récupérer. Du temps de la guerre, jamais nous ne nous sommes croisés, par mesure de sécurité ». J’ai très souvent été arrêté près de la pointe du Hoc, un endroit très surveillé et assez éloigné de ma résidence. Il fallait donner des raisons. Alors, je montrais ma licence de cycliste professionnel et je disais que j’étais à l’entraînement, alors que je ne courais plus que pour la résistance ! J’ai eu de la chance, ils m’ont toujours laissé passer. »

 

Documents pour la classe

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17 juin 1940 : discours du maréchal Pétain

Le 17 juin 1940, le maréchal Pétain annonce à la radio qu’il veut demander l’armistice à l’Allemagne. Les services de propagande allemands, conscients de l’impact de cet appel sur le moral des troupes françaises, le reprennent immédiatement sous forme de tracts lancés par avion. Près d’un million de prisonniers sont capturés entre cet appel et la signature de l’armistice du 22 juin 1940.

 

Le discours du maréchal Pétain du 17 juin 1940


Discours :

Français !

À l’appel de M. le président de la République, j’assume à partir d’aujourd’hui la direction du gouvernement de la France. Sûr de l’affection de notre admirable armée, qui lutte avec un héroïsme digne de ses longues traditions militaires contre un ennemi supérieur en nombre et en armes, sûr que par sa magnifique résistance elle a rempli son devoir vis-à-vis de nos alliés, sûr de l’appui des anciens combattants que j’ai eu la fierté de commander, sûr de la confiance du peuple tout entier, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur.

 

En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés, qui, dans un dénuement extrême, sillonnent nos routes. Je leur exprime ma compassion et ma sollicitude. C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat.
Je me suis adressé cette nuit à l’adversaire pour lui demander s’il est prêt à rechercher avec nous, entre soldats, après la lutte et dans l’honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités.

 

Que tous les Français se groupent autour du gouvernement que je préside pendant ces dures épreuves et fassent taire leur angoisse pour n’écouter que leur foi dans le destin de la patrie.

 

18 juin 1940 : appel du général de Gaulle

Le 18 juin 1940, le général de Gaulle est à Londres. Sur les ondes de la BBC, il prononce un appel à la résistance invitant les Français à refuser la défaite et à continuer le combat. Le 18 juin, le discours n’a pas été enregistré parce que les techniciens de la BBC étaient occupés à préparer l’enregistrement du discours de Winston Churchill, le Premier ministre britannique. En France, très peu de gens entendent l’appel du général de Gaulle.

 

L’appel du général de Gaulle du 22 juin 1940

 

Discours :

Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement.

Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat.

Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l’ennemi.

 

Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui.

 

Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !

 

Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.

 

Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limites l’immense industrie des Etats-Unis.

 

Cette guerre n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n’empêchent pas qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.

 

Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi.

 

Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.

Demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la Radio de Londres.

 

30 octobre 1940 : discours de Pétain sur la collaboration

 

Quelques jours après avoir rencontré Hitler dans la petite ville de Montoire-sur-le-Loir (Loir et Cher), le maréchal Pétain prononce un discours à la radio et déclare officiellement que la France va collaborer avec l’Allemagne nazie.

 

Le discours du maréchal Pétain

 

Discours :

Français,

J’ai rencontré, jeudi dernier, le Chancelier du Reich. Cette rencontre a suscité des espérances et provoqué des inquiétudes ; je vous dois, à ce sujet, quelques explications. Une telle entrevue n’a été possible, quatre mois après la défaite de nos armes, que grâce à la dignité des Français devant l’épreuve, grâce à l’immense effort de régénération auquel ils se sont prêtés, grâce aussi à l’héroïsme de nos marins, à l’énergie de nos chefs coloniaux, au loyalisme de nos populations indigènes. La France s’est ressaisie. Cette première rencontre entre le vainqueur et le vaincu marque le premier redressement de notre pays.

 

C’est librement que je me suis rendu à l’invitation du Führer. Je n’ai subi, de sa part, aucun « diktat », aucune pression. Une collaboration a été envisagée entre nos deux pays. J’en ai accepté le principe. Les modalités en seront discutées ultérieurement.

À tous ceux qui attendent aujourd’hui le salut de la. France, je tiens à dire que ce salut est d’abord entre nos mains. À tous ceux que de nobles scrupules tiendraient éloignés de notre pensée, je tiens à dire que le premier devoir de tout Français est d’avoir confiance. À ceux qui doutent comme, à ceux qui s’obstinent, je rappellerai qu’en se raidissant à l’excès, les plus belles attitudes de réserve et de fierté risquent de perdre de leur force.

Celui qui a pris en mains les destinées de la France a le devoir de créer l’atmosphère la plus favorable à la sauvegarde des intérêts du pays. C’est dans l’honneur et pour maintenir l’unité française, une unité de dix siècles, dans le cadre d’une activité constructive du nouvel ordre européen que j’entre aujourd’hui dans la voie de la collaboration. Ainsi, dans un avenir prochain, pourrait être allégé le poids des souffrances de notre pays, amélioré le sort de nos prisonniers, atténuée la charge des frais d’occupation. Ainsi pourrait être assouplie la ligne de démarcation et facilités l’administration et le ravitaillement du territoire.

 

Cette collaboration doit être sincère. Elle doit être exclusive de toute pensée d’agression, elle doit comporter un effort patient et confiant. L’armistice, au demeurant, n’est pas la paix. La France est tenue par des obligations nombreuses vis-à-vis du vainqueur. Du moins reste-t-elle souveraine. Cette souveraineté lui impose de défendre son sol, d’éteindre les divergences de l’opinion, de réduire les dissidences de ses colonies.

Cette politique est la mienne. Les ministres ne sont responsables que devant moi. C’est moi seul que l’histoire jugera. Je vous ai tenu jusqu’ici le langage d’un père : je vous tiens aujourd’hui le langage du chef. Suivez-moi ! Gardez votre confiance en la France éternelle !

 

Maréchal, nous voilà !

« Maréchal nous voilà ! » est une chanson composée à la gloire du maréchal Pétain. Cette chanson, qui a été écrite en 1941, ressemble étrangement à une autre chanson dédiée au Tour de France de 1937. Nombreux sont les écoliers de France à avoir chanté cette chanson dans la cour de leur école.

 

Maréchal nous voilà !

 

Une flamme sacrée
Monte du sol natal
Et la France enivrée
Te salue Maréchal !
Tous tes enfants qui t’aiment
Et vénèrent tes ans
A ton appel suprême
Ont répondu « Présent »

 

Refrain :

 

Maréchal nous voilà !
Devant toi, le sauveur de la France
Nous jurons, nous, tes gars
De servir et de suivre tes pas
Maréchal nous voilà !
Tu nous as redonné l’espérance
La Patrie renaîtra !
Maréchal, Maréchal, nous voilà !

 

Tu as lutté sans cesse
Pour le salut commun
On parle avec tendresse
Du héros de Verdun
En nous donnant ta vie
Ton génie et ta foi
Tu sauves la Patrie
Une seconde fois :

 

Refrain

 

Quand ta voix nous répète
Afin de nous unir :
« Français levons la tête,
Regardons l’avenir ! »
Nous, brandissant la toile
Du drapeau immortel,
Dans l’or de tes étoiles,
Nous voyons luire un ciel :

 

Refrain

 

La guerre est inhumaine
Quel triste épouvantail !
N’écoutons plus la haine
Exaltons le travail
Et gardons confiance
Dans un nouveau destin
Car Pétain, c’est la France,
La France, c’est Pétain !

 

Le chant des partisans

Le chant des partisans est l’hymne de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale. Les paroles ont été écrites, en 1943, par Joseph Kessel et Maurice Druon. La musique a été composée par Anna Marly. Ce chant connaîtra un grand succès. Il deviendra le générique de l’émission « Honneur et Patrie » diffusée par la BBC à l’intention des Français. Sur la radio anglaise, le Chant des partisans est souvent sifflé afin de ne pas être repéré et de rester audible malgré le brouillage allemand.

 

Le chant des partisans

 

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme.
Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

 

Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite…

 

C’est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rèves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève…

 

Ici chacun sait ce qu’il veut, ce qu’il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l’ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute…

 

Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh…

 

Témoignage "Je ne courais que pour la Résistance !"

« Je ne courais plus que pour la Résistance… »  Guillaume Mercader habitait Bayeux (Calvados).

Avant la guerre, il était cycliste professionnel. Entre 1941 et 1944, Guillaume Mercader fait semblant de s’entraîner et profite de ses sorites en vélo pour recueillir des renseignements qui aideront les Alliés à préparer le Débarquement. « Pour récolter les informations, je circulais à vélo. C’était facile pour moi. Des agents de liaison me donnaient des papiers que je glissais dans des enveloppes que je plaquais sous mon pull-over de cycliste. Au niveau de l’arrondissement de Bayeux, le repère principal de la résistance était situé au 1 de la rue St-Malo. Là, avec le notaire, nous reprenions les croquis faits par les agriculteurs, pour les replacer sur un plan à la bonne échelle pour le chef d’état-major. Ensuite, à peu près toutes les semaines et toujours à vélo, j’allais déposer à Caen, au 259 rue Saint George, une enveloppe contenant les plans et des renseignements. C’était le responsable départemental, Eugène Melun, ingénieur des ponts et chaussées, qui passait ensuite les récupérer. Du temps de la guerre, jamais nous ne nous sommes croisés, par mesure de sécurité ». J’ai très souvent été arrêté près de la pointe du Hoc, un endroit très surveillé et assez éloigné de ma résidence. Il fallait donner des raisons. Alors, je montrais ma licence de cycliste professionnel et je disais que j’étais à l’entraînement, alors que je ne courais plus que pour la résistance ! J’ai eu de la chance, ils m’ont toujours laissé passer. »

 

Les activités pédagogiques

Pétain / de Gaulle : qui a dit quoi en juin 1940 ?

"Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. "

"A l’appel de M. le président de la République, j’assume à partir d’aujourd’hui la direction du gouvernement de la France. "

"Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. "

"[...] sûr de l’appui des anciens combattants que j’ai eu la fierté de commander, sûr de la confiance du peuple tout entier, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur."

"Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !"

"J’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique [...] à se mettre en rapport avec moi."

"Je me suis adressé cette nuit à l’adversaire pour lui demander s’il est prêt à rechercher avec nous, entre soldats, après la lutte et dans l’honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités."

Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. Demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la Radio de Londres.

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